Zones humides - cinq nouveaux sites Ramsar pour Madagascar
Madagascar a présenté lors de la célébration de la journée mondiale des Zones humides, le 2 février, cinq nouveaux sites Ramsar. Ils rallongent la liste des dix existants et cette annexion traduit l'engagement du pays dans la conservation.
Un nouveau lot de sites Ramsar : Ankarafantsika, Antrema, Nosy Ve Androka, Sahamalaza et Bemanevika étoffent les zones humides sur lesquelles les gestionnaires de parcs et d'aires protégées accordent une haute importance. En 2015, la Grande île s'est engagée à doubler le nombre de ses zonees humides et il a renforcé les critères d'identification nationaux en vue de garantir la durabilité des sites. Les zones humides en tant que berceaux de la diversité biologique, fournissent de l'eau et assurent la productivité ainsi que la survie de plusieurs espèces d'animaux et de plantes. L'humanité n'est pas en reste dans la mesure où elle puise les services écosystémiques à partir de cet élément de la biodiversité à l'exemple des eaux, des matériaux de construction, de la nourriture ... lacs, mares, rizières, mangroves, récifs coralliens, oasis, marais ... font partie des zones humides
Article paru le 18/02/2017
Source | L'hebdo de Madagascar |
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Release date | 25/02/2017 |
Geographical coverage | Madagascar, |
Keywords | Zones humides, sites Ramsar, Objectif d'Aichi 11, 12, |
Les neuf critères Ramsar
Une zone humide doit être considérée comme site d'importance internationale si elle :
- présente des zones humides représentatives
- abrite des espèces rares et/ou menacées
- abrite des espèces animales qui contriuent dans le maintien de la diversité biologique
- abrite des espèces animales ou végétales à un stade critique de leur cycle de vie
- abrite plus de 20 000 individus d'oiseaux d'eau
- abrite plus de 1% de la population d'oiseaux d'eau
- abrite une population importante de poissons indigènes
- sert de source d'alimentation importante aux poissons, zone de frayère et zone d'alevinage
- abrite plus de 1% de population non aviaire
Gérés par Madagascar National Parks (MNP), les lacs Ravelobe, Komandria, Antsilomba, Matsaboribiby et Tsimaloto composent les zones humides d'Ankarafantsika. Elles répondent essentiellement aux critères 1, 2, 3, 4, 6, 7 et 8 des sites Ramsar. Elles abritent 820 espèces de plantes endémiques telles que les bois précieux Diospyros et Dalbergia, des baobas du genre Adansonia, 29 espèces végétales aquatiques, 15 espèces de poissons dont six sont menacées (Paretroplus kieneri, Paretroplus polleni, Spratellomorpha bianalis, Bedotia sp Bemarivo entre autres) et 22 espèces d'oiseaux aquatiques. Ankarafantsika est réputée pour être une zone d'abondance de crocodiles du Nil et un habitat naturel de tortues d'eau douce endémiques et gravement menacées, Erymnochelys madagascariensis. La rivière Marovoay arrose la vallée qui porte son nom, un grenier à riz de Madagascar, et les zones humides constituent les principales sources d'eau des plaines voisines.
Le site géré par MNP présente un vaste plateau récifal corallien très riche dans les eaux tropicales. Le parc héberge 140 espèces de coraux, 240 espèces de poissons, des mollusques, des échinodermes, des phanérogames marines, cinq espèces de tortues marines (Chelonya mydas, Eretmochelys imbricata, Lepidochelys olivacea, Caretta caretta, Dermochelys coriacea), des dugongs, des dauphins, des baleines, trois espèces de poissons endémiques de l'océan indie, l'espèce de mollusque très menacée appelée Tridacna sp.
Nosy Ve qui respecte les critères 1, 2, 3, 4, 7 et 8 serait l'unique lieu de production de la colonie de phaétons à queue rouge communément appelés "pailles en queue"
Les mangroves protègent le littoral de l'érosion. Les herbiers à la fois source d'alimentation des mammifères et zones de reproduction empêchent le blanchiment des récifs
SAHAMALAZA
Entièrement intégré dans le Parc National de Sahamalaza pris en main par MNP, les habitats marins et côtiers, les eaux marines peu profonde, les récifs coralliens et les mangroves composent les zones humides de ce site. Il suit les critères nationaux 1, 2, 3, 4, 6, 7 et 8. Les forêts de Sahamalaza compte 220 espèces de flore regroupées dans 68 familles. Les mangroves qui y jouent un rôle important sont représentées par huit espèces. Après recensement, on y trouve une quarantaine d'espèces d'oiseaux dont Newtonia brunnericauda, Coua cristata, Buteo brachypterus, Falculea palliata, Ninox superciliosus, Agapornis canus, Phyllasthrus madagascariensis sont endémiques. Sans oublier les oiseaux d'eau menacés tels que Haliaeetus vociferoides, Ardea humbloti, Ardeola idea ou encore Lophotibis cristata. Il importe de souligner que les zones humides de Sahamalaza hébergent neuf espèces de lémuriens endémiques, vulnérables et en danger critique, à savoir Daubentonia madagascariensis, Microcebus murinus, Eulemur flavifrons, Lepilemur sahamalazensis. On y répertorie également 38 espèces de reptiles, 14 espèces d'amphibiens, 168 espèces de poissons et 218 espèces de coraux et d'invertébrés
BEMANEVIKA
The Peregrine Fund s'occupe de ce site entièrement intégré dans l'aire protégée de Bemanevika et qui honore les critères 1, 2, 3, 4, 6 et 9. Des lacs d'eau douce permanents et intermittents, des rivières, des cours d'eau, des ruisseaux, des marais et des mares forment les zones humides continentales de Bemanevika. Des forêts denses humides d'altitude connectent les différents écosystèmes qui s'y trouvent. Sept espèces de Lémuriens, 106 espèces d'oiseaux avec plusieurs espèces menacées logent dans le site, dont le fuligule de Madagascar récemment redécouverte uniquement à Bemanevika, le canard de Meller, le héron à crabier blanc, la grèbe malgache, le râle de Madagascar, le hibou roug de newtonie de Fanovana ... Ces zones supportent 25 espèces de micromammifères dont 23 endémiques, constituent un site potentiel pour l'aye-aye, Daubentonia madagascariensis et servent d'habitat pour Calumna hafahafa, espèce récemment identifiée? Ces zones constituent un réservoir d'eau pour les bassins versants environnants et alimentent les sources d'eau qui irriguent les superficies rizicoles de la région. Les écosystèmes contribuent à la régulation du climat et appuient la formation du sol
SITE BIOCULTUREL D'ANTREMA
Les zones humides d'Antrema, gérées par le Muséum d'Histoire Naturelle (MNHN), comprennent des zones humides marines composées d'eaux marines peu profondes permanentes, des eaux d'estuaires, des zones humides boisées (mangroves) et des zones humides continentales composées de rivières, de cours d'eau et de ruisseaux, des lacs d'eau douce, des marais et des mares. Répondant aux critères 1, 2, 3, et 8, les zones humides d'Antrema protègent 200 espèces des plantes avec un taux d'endémisme allant jusqu'à 76%, trois espèces de lémuriens endémiques, 70 espèces d'oiseaux avec 23 espèces d'oiseaux d'eau dont trois sont menacées (Ardeola idea, Threskiormis bernieri et ardea humbloti). Le site dispose de 18 espèces de reptiles, trois espèces d'amphibiens, 21 espèces de poissons réparties dans 16 familles, 16 familles d'invertébrés ainsi que des herbiers de phanérogames. Les zones humides d'Antrema assurent l'approvisionnement en eau, en nourriture et en biens non alimentaires aux populations locales. La faune et la flore dans leur totalité maintiennent les régimes hydrologiques qui régulent le climat, supportent la formation du sol et les cycles de matières nutritives. Elles constituent aussi un site d'importance scientifique et pédagogique.
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